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 The long and winding road - Pv Karen

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Rufus Vermillion
Rufus Vermillion
Indépendant(e)
Je me suis exprimé(e) : 1721 ans que je foule cette terre et j'y cherche : un avenir radieux . Je suis citoyen(ne) de l'État depuis : 30 années . Je vis : dans un ranch de Bloomington ainsi que dans le commerce de mes parents Quelques détails en plus : The long and winding road - Pv Karen Tenor

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Message(#) Sujet: The long and winding road - Pv Karen The long and winding road - Pv Karen EmptyLun 11 Mar - 19:34



– Trafalgaaaaaaar ! Arrête de fureter dans les roseaux, on va rentrer à la maison ! T'es où, mon gros ? Rapplique en vitesse, sapristi !


De vous à moi, je sais qu'il y a peu de chances pour que mon vieux chien-loup me réponde, sinon par un aboiement, mais c'est ainsi que ça fonctionne dans les vieux couples, le plus impatient – ou le plus bavard – des deux s'inquiète dès que son compagnon ou sa compagne n'est plus dans la ligne de mire. Et bon, je n'ignore pas que des collets sont posés sur les rives du lac et je ne voudrais pas que mon loustic à quatre pattes s'emberlificote dans un bout de ficelle traîtreusement tendu par un pignouf.


J'ai tiré la barque sur l'herbe humide de la berge escarpée et j'attends que le voyou me montre enfin le bout de sa truffe. A mes pieds, à faible profondeur, trois brochets bien dodus frétillent dans la nasse. Jolies prises. Inutile de gigoter ainsi, mes gaillards, votre destin est tout tracé, vous finirez dans mon assiette, puis dans mon estomac. Je hume à l'avance l'odeur de leur cuisson au feu de bois à l'abri des palissades en planches entourant mon ranch. Je vois les brindilles qui se tordent sous l'effet de la chaleur, je sens les herbes fraîches qui diffusent leur parfum délicieux, j'entends crépiter les rondins secs, je retourne amoureusement les brochets sur la grille, je touille dans les braises avec un bout d'ferraille, mmmm, je voudrais déjà y être.


Je pense que je vous dois à présent une petite explication. Je disais donc : « à l'abri d'mes palissades », car, voyez-vous, un tel festin de roi ne peut se déguster qu'en solitaire. Je ne le conçois pas autrement. Je suis tel la fourmi de la fable, celle que me racontait ma maman lorsque j'étais encore un lardon tout boutonneux : je ne partage pas. Je n'suis pas fou, c'est beaucoup trop bon pour être distribué, ce genre de fricot. Sauf s'il s'agit de mon bon Trafalgar, bien entendu.


Bien ! Quand on parle du loup, le voici qui rapplique. Il a le museau tout boueux à force d'avoir creusé dans les terriers des blaireaux. Il vient quémander sa caresse habituelle, puis, satisfait, il saute dans la carriole, et zou, fouette cocher, nous démarrons. La jument tirant l'attelage est un cadeau d'mon père, et elle connaît désormais par cœur le chemin pour rentrer à Bloomington. Entre mes guibolles d'échassier, sous la banquette, mes trois poissons se trémoussent dans un seau rempli d'eau. Le soleil cogne et j'retire ma chemise. J'la roule en boule et je la lance à Trafalgar pour le taquiner, mais sans succès, il a la flemme. Une petite heure et nous serons au ranch. Les plaintes de mes intestins couvrent le grincement des roues, c'est vous dire à quel point j'ai les crocs. Ces chemins de terre sont bougrement piégeux. C'est plein de cailloux, de racines et d'nids de poules. Alors j'ouvre l’œil. C'n'est pas l'moment d'rester plantés dans une ornière, n'est-ce pas ?



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Karen Pearl Wallace
Karen Pearl Wallace
Indépendant(e)
Je me suis exprimé(e) : 808 ans que je foule cette terre et j'y cherche : la tranquillité . Je suis citoyen(ne) de l'État depuis : toujours . Je vis : à Bloomington, dans une petite maison à la sortie de la ville Quelques détails en plus :
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Message(#) Sujet: Re: The long and winding road - Pv Karen The long and winding road - Pv Karen EmptyVen 15 Mar - 16:47

A Long and Winding Road

Rufus & Karen


Bloomington s'est éveillée sous le soleil ce matin, et après ces derniers jours de grisaille, je savoure sa caresse sur mes joues alors que j'attelle Doris à la carriole. Elles m'accompagnent toutes deux partout, depuis que je suis arrivée ici, grâce à la gentillesse du maréchal ferrant qui me les a vendues pour une bouchée de pain. Je n'avais pas trop l'habitude de m'occuper de chevaux à New Haven, mais j'ai découvert que j'aimais bien brosser Doris à la fin de la journée. La tâche répétitive autorise mon esprit à vagabonder, réfléchir, ou à préparer mon emploi du temps du lendemain. Je lui parle, je lui confie mes tracas, mes joies aussi, je me sens apaisée lorsque je la caresse, et pour tout dire je me suis attachée à elle, alors que les premiers jours, elle m'impressionnait beaucoup et je craignais de m'en approcher.

- Nous sommes prêtes, ma belle ! Allons-y, direction le magasin général ce matin et ensuite nous irons au lac. J'ai repéré un bel endroit pour peindre ... Tu pourras brouter toute l'herbe verte qu'il te plaira !

La jument alezane répond au premier claquement de langue et s'engage sur la route boueuse. Je souris en repensant à mon arrivée et au décès prématuré de mes bottines de daim, noyées dans une flaque de gadoue gluante. J'ai rangé mes vêtements de citadine au fond de mon armoire, et je leur préfère nettement la mode de Bloomington, simple et sans chichis qui me facilite les tâches de tous les jours. Des bottes en cuir solide complètent ma tenue, je peux ainsi circuler partout y compris à la lisière des marécages qui entourent le lac.

Au magasin général, je croise inévitablement quelques têtes connues et les échanges de banalités et de politesse retardent forcément mon retour. Cependant c'est avec plaisir que j'écoute cette maman me parler de son dernier-né, ou bien cette autre qui a tenté une nouvelle recette de biscuits et qui se fera un plaisir de me les faire goûter lors d'un prochain thé. Rendez-vous pris, je me hâte de quitter le magasin et de faire tranquillement le chemin inverse afin de déposer mes achats.
Je craignais que ma vie à Bloomington soit monotone et solitaire loin de ma famille et de l'animation de New Haven, mais j'ai découvert des gens charmants, et d'autres un peu moins, bien sûr tout n'est pas rose. Certains habitants ou voyageurs de passage ne sont pas aussi sympathiques, et même louches, mais qui suis-je pour les juger, du moment qu'ils ne me causent pas de tort.

En prenant la route vers le lac, j'admire le paysage changeant de la campagne. Les rayons du soleil réchauffent les verts des feuillages, les teintes bigarrées des fleurs reprennent vie, et les dorés chatoyants des champs resplendissent. Il me tarde de prendre mes pinceaux et d'en saisir l'essence ... Mais je rêve et je ne devrais pas car je ne connais pas bien la route qui mène aux abords du lac. Des ornières se nichent sous la boue tels des pièges invisibles. Mon inattention m'oblige soudain à faire faire un écart à Doris, mais c'est peine perdue, la roue droite de la charrette s'enfonce dans une fondrière bourbeuse et y reste bloquée dans un grincement atroce. Je suis brutalement projetée en avant et termine ma course sur le dos de la jument qui renâcle d'être stoppée sans ménagement. Je saute à terre et la rassure en caressant son encolure avant d'aller constater les dégâts. Je crois bien que je ne peindrai pas aujourd'hui …  

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Rufus Vermillion
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Message(#) Sujet: Re: The long and winding road - Pv Karen The long and winding road - Pv Karen EmptySam 16 Mar - 17:10





La plaine est magnifique avec son festival de teintes chatoyantes, ses céréales dorées que la brise berce amoureusement, ses fleurs qui étirent leur corolle vers la lumière du soleil, mais, de vous à moi, contempler ce décor n'est pas, pour l'instant, ma préoccupation principale. Non, absolument pas ! En fait, j'ai bien trop la dalle pour m'émerveiller à la vue de ce superbe panorama. En gros, j'suis comme ces rapaces qui virevoltent inlassablement dans l'azur à la recherche d'une proie, il faut absolument que j'm'alimente. J'ai cependant un immense avantage par rapport à ces prédateurs du ciel : ma proie, je l'ai déjà capturée ! Un savoureux trio tournicote dans mon seau, bien calé entre mes chevilles. Quelle appétissante chorégraphie, n'est-ce pas ?

Et soudain, une secousse inattendue, un soubresaut dans les ornières, ma carriole émet une sorte de hoquet rageur, d'intense contraction musculaire, et patatras, mon plus gros brochet se fait la malle, dégringole de sa prison liquide et se met à s'agiter convulsivement entre les sabots de mon cheval. Ah non, pas de ça, Jeannette ! Je stoppe illico l'attelage et bondit tel un chamois des montagnes. Ce satané poisson ne va quand-même pas m'échapper ! J'me précipite sous la charrette, parmi les herbes folles, tâtonne fiévreusement dans la verdure épaisse, et, Dieu en soit loué, je parviens à récupérer mon fuyard. Ouf, il y a quand-même une justice dans ce monde ingrat. Ma plus belle prise rejoint ses congénères au fond du seau, et je décide de faire quelques pas dans l'ombre des arbrisseaux afin de détendre un brin mes guibolles.

Je flâne durant quelques instants, puis mon regard se porte sur le sentier menant vers la ville et j'aperçois, dans le lointain, une charrette venant dans ma direction. Sans doute un pêcheur, ou un promeneur. Aucun intérêt. C'est alors que le cheval tirant ce véhicule interrompt brutalement sa progression, et je perçois un étrange grincement, suivi d'un choc sourd. Le conducteur glisse inexorablement vers l'avant et se rattrape vaille que vaille à l'encolure de son canasson. Pas la peine de chercher bien loin la cause de tout ce tralala, ça c'est une roue coincée dans un trou. Encore un doué, celui-là ! Le bonhomme – ou bien est-ce une donzelle, je ne distingue pas très bien – se reprend néanmoins rapidement et rassure son animal par quelques caresses et tendres chuchotements. Bon, je n'en ai rien à cirer, me direz-vous, mais cette attitude me semble plutôt sympathique. La douceur doit être de mise vis-à-vis de nos compagnons à quatre pattes, n'est-ce pas ? Moi-même je n'arrête pas de cajoler Trafalgar, sauf quand il roupille profondément, comme en ce moment précis.

Est-ce en raison du comportement bienveillant du zigoto que je décide de m'assurer que tout va bien ? Ou bien suis-je simplement curieux ? Ou pressé d'oublier tout ça et d'aller déguster mes brochets ? Un mélange des trois hypothèses, sans doute. Bref, « on the road again », j'fais trotter mon étalon et me range auprès de notre gaillard, lequel, en réalité, est une bien charmante donzelle. Elle est vêtue simplement, mais avec goût, ce qui n'est pas incompatible, et, ma foi, elle possède ça et là de bien exquises rondeurs. Ça doit être rudement agréable d'y poser la tête pour faire une petite sieste. J'reluque un peu partout et j'repère un chevalet dans sa carriole mais non, je m'abstiens de tout commentaire, étant donné que tout ce que j'connais de la peinture c'est qu'il faut qu'je mette au moins deux couches de blanc quand je repeins les clôtures de mon ranch. J'constate aussi qu'une des roues de sa charrette est bougrement prisonnière d'un profond nid-de-poule, et ça, c'est vraiment embêtant. Mais à présent vous me connaissez, je suis Rufus « The Hammer », une force de la nature, et je devrais être à même de régler ça, non ?

– Eh bien ma p'tite dame vous voilà dans de beaux draps, mais j'peux peut-être soulever votre véhicule et vous dégager de là ! J'suis plutôt costaud, voyez-vous.  

J'pense qu'elle l'avait remarqué, vu que je suis torse nu et que j'ai des bras comme des poteaux télégraphiques, mais il est agréable de le préciser devant cette jolie poupée.

– Nous devrions vider votre carriole, elle sera moins lourde à porter. Et dételer votre jument. Ce serait dangereux si elle se mettait à galoper lorsque je hisserai la roue hors du trou. Si j'y arrive !   ... ajouté-je en souriant jusqu'aux oreilles, alors qu'au fond de moi j'suis convaincu qu'une telle entreprise ne devrait pas me poser le moindre problème.



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Karen Pearl Wallace
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Message(#) Sujet: Re: The long and winding road - Pv Karen The long and winding road - Pv Karen EmptyVen 22 Mar - 21:30

A Long and Winding Road

Rufus & Karen


Cette brave Doris ne tarde pas à se calmer, je l'aide à reculer un peu, de façon à ce que le harnais de la carriole ne lui pèse pas trop. Puis je me décide à faire le tour de l'attelage, afin de constater les dégâts. Et les dégâts se résument à une roue enfoncée jusqu'à l'essieu dans la boue et à l'évidence, je ne pourrais jamais l'en sortir seule. Les mains sur les hanches, je secoue la tête, me rendant compte que je vais devoir abandonner le chariot, et retourner en ville à pied.
Je retourne voir Doris et la câline, lui expliquant que je vais la dételer quand j'aperçois une carriole qui vient du lac et se dirige droit vers moi.
 
C'est un gaillard aux larges épaules que j'ai déjà aperçu à Bloomington, un marchand ambulant je crois. Torse nu, il exhibe une sacrée musculature qui ne doit pas laisser insensible les demoiselles, et même les dames. Mais tout ce qui m'importe pour le moment c'est de me sortir de cette ornière. Et lorsqu'il m'aborde le sourire aux lèvres et me propose de m'aider, j'en suis ravie :

- On peut dire que vous arrivez juste au bon moment ! Je pensais vous demander de me rapprocher de la ville, mais je ne serais pas contre un coup de main. Vous croyez que vous pourrez soulever la carriole ? Il n'y a pas grand chose dedans, mais je vais le retirer tout de suite.
Je dépose mon chevalet et le panier qui contient mon matériel et les sandwiches que j'avais préparés en vue de ma séance d'aquarelle, sur le sol mais au sec.

- Voilà il n'y a rien d'autre, je vais dételer Doris, vous pourrez essayer de soulever la charrette ensuite. C'est une brave fille, elle restera calmement près de votre carriole.
Je m'approche du chariot et noue les rênes de Doris, mais une truffe humide vient soudain renifler mes doigts et une langue râpeuse les lèche avec une application toute canine. Je remarque aussitôt les poils blancs qui parsèment son nez signe qu'il n'est plus un jeune chiot. Sa fourrure noire et blanche est encore humide de sa baignade dans le lac, je suppose. Il a une bonne bouille, et je n'ai jamais eu peur des chiens, aussi je n'hésite pas à gratouiller son menton et sous ses oreilles :

- Bonjour toi ! Désolée de t'avoir dérangé, je t'emprunte ton maître le temps de me dépanner et je te le rends, d'accord ?
Laissant la brave bête à sa sieste, je retourne vers le géant. Il semble très fort effectivement, mais ma carriole n'est pas un fétu de paille. Arrivera-t-il à extirper la roue de la fange ? J'en doute, mais je me garde bien de lui montrer, je ne voudrais pas le vexer :

- Nous ne nous sommes pas présentés, je m'appelle Karen, Karen Wallace, je suis institutrice à Bloomington. Je vous ai déjà aperçu en ville, vous êtes commerçant, non ?
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Rufus Vermillion
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Message(#) Sujet: Re: The long and winding road - Pv Karen The long and winding road - Pv Karen EmptyLun 25 Mar - 11:15





Une expression de vif soulagement, aussi spontanée qu'attendrissante, illumine la jolie frimousse de la donzelle dès qu'elle réalise que je lui propose mon aide. Et pas question pour moi de simplement la déposer à l'entrée de la ville, comme elle s'y attendait tout d'abord. Non, pas question, car, voyez-vous, un bestiau de ma stature, aussi fort qu'un troupeau de bisons, se doit de libérer la carriole de cette demoiselle de la gangue de boue qui l'immobilise, n'est-ce pas ?

Bref, la mignonne accède à ma demande et débarrasse en un instant la charrette de son contenu afin de l'alléger et de me faciliter la tâche. Un chevalet, quelques bricoles insignifiantes mais aussi, apparemment, un casse-croûte, ce que j'déduis des exquises odeurs qui se dégagent de son panier et me taquinent les narines. Et rien qu'à imaginer les tranches de pain frais garnies de frometon ou de charcuterie, les boyaux nichés dans les insondables tréfonds de ma bedaine se mettent à interpréter une étourdissante symphonie pour violon et orchestre. C'est un peu gênant, ce tintamarre, mais j'fais semblant de ne rien avoir entendu afin que la charmante enfant ne soit pas tentée de se moquer de cette invraisemblable cacophonie.

Ultime précaution, la jolie poulette libère Doris, sa jument, et je n'ai plus, dès lors, qu'à entrer en scène et à jouer du biceps. Trafalgar, cependant, a décidé d'exprimer sa sympathie à la jeune femme et se met à lui léchouiller assidûment les doigts. J'le laisse faire, bien-sûr, mon vieux compagnon à quatre pattes est une brave bête, joviale et douce, et il n'est agressif que sur mon ordre, et encore, il faut qu'il en ait vraiment envie. Là, mon patapouf est aux anges, vu que la donzelle le cajole et le grattouille gentiment.

– Il s'appelle Trafalgar, en hommage à l'un de mes ancêtres qui s'est vaillamment comporté durant cette bataille. Mais mon gros loustic préfère la paix à la guerre, vous pouvez le caresser sans crainte ... d'autant plus qu'il a certainement flairé les somptueuses odeurs qui s'échappent de votre baluchon ! Le bougre est un fieffé gourmand, il se gardera bien de vous croquer les menottes ! ... ajouté-je en ponctuant mes propos d'un énorme éclat de rire.   Bon, c'est pas tout ça, faut que je m'occupe de votre carriole ! Ne vous inquiétez pas, ça ne prendra que deux p'tites minutes !

Certes, je crâne un peu, mais j'connais quand-même un bref instant de doute, car j'aurai vraiment l'air d'un parfait idiot si je ne parviens pas à dégager la roue, enfoncée jusqu'au moyeu dans la fange. Dès lors j'me concentre sur c'qui m'attend, j'plie les genoux, bande les muscles, noue les doigts autour de la jante de bois lisse et zou, je soulève avec énergie tout ce micmac en poussant un généreux « han » d'effort. Poursuivant la manœuvre, je déplace ensuite le véhicule de quelques centimètres et le dépose là où les roues ne risquent plus de s'enfoncer dans la mélasse.

– Voilà, Karen, mission accomplie ! J'suis heureux d'avoir pu vous rendre ce petit service ! ... dis-je en me redressant vivement, les yeux luisant de satisfaction, et, sans doute, d'un brin de fierté. Vous pouvez attacher Doris, je récupère votre chargement et j'le remets tout de suite dans votre carriole.

Je m'exécute donc, tout en me présentant à mon tour.
– Effectivement, je suis marchand ambulant. Je possède un commerce et un entrepôt à Bloomington, mais j'habite un peu en dehors de la ville. J'm'appelle Rufus « The Hammer » Vermillion. Il n'était sans doute pas nécessaire qu'j'ajoute mon surnom à mon patronyme, mais j'aime bien ça, moi, « The Hammer ». C'est flatteur. Celui qui m'a baptisé ainsi – un copain, je n'sais plus lequel – mérite ma reconnaissance éternelle. J'me disais bien aussi que je vous avais déjà croisée en ville !   ... ajouté-je en la dévisageant – elle est très jolie – mais, à dire vrai, je n'en suis pas sûr du tout. Qu'importe, ce n'est pas un gros mensonge, c'est juste un témoignage amical, n'est-ce pas ?

Voilà, chevalet, accessoires et frichti de la mignonne ont retrouvé leur place au chaud. J'vais pouvoir aller préparer mes grillades au feu de bois. Ce midi, poisson en papillotes. Avec du citron, y'a pas mieux. A moins que ? Savourer cela en bonne compagnie, ça peut être sympathique aussi ! Surtout qu'j'ai trois monstres dans mon seau ! Presque des cachalots !

– Dites-moi, Karen ! J'comptais m'faire cuire d'énormes brochets que j'viens de capturer au lac ! Ça vous dirait qu'on les partage ? Trafalgar et moi on vous invite !




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Message(#) Sujet: Re: The long and winding road - Pv Karen The long and winding road - Pv Karen EmptyLun 1 Avr - 21:17

A Long and Winding Road

Rufus & Karen


Trafalgar, en voilà un nom bien singulier pour un chien, je souris à la boutade du colosse, car Trafalgar n'a rien du chien de garde que laisse supposer son nom guerrier. Bien au contraire c'est une brave bête amicale, qui défendra plus facilement sa gamelle que son territoire. Les animaux sont souvent plus intelligents que les hommes ...

En m'approchant du chariot, j'observe mon sauveur alors qu'il s'apprête à soulever la charette pour dégager la roue. Je dois reconnaître que le spectacle en vaut la peine, c'est non seulement un géant, mais il est taillé comme un athlète. Son torse nu ferait pâlir de jalousie bon nombre de blanc-becs de Bloomington, comme il ferait rougir de plaisir la gente féminine, et je n'y suis pas insensible. Bien sûr que je l'ai déjà croisé en ville, un homme de cette taille avec un physique pareil, il ne passe guère inaperçu ! Si je n'ai jamais eu l'occasion de lui acheter quoique ce soit, ou de lui être présentée, je sais qu'il a un commerce à Bloomington et qu'il se rend dans les villes voisines aussi. Mais je me garderai bien de lui dire que je l'avais remarqué ...

Il me tourne à demi le dos tout à l'effort qu'il fournit pour empoigner la roue. Je distingue pourtant sans mal les muscles impressionnants de ses bras, qui saillent sous le poids du chariot. Malgré moi, je ne peux détacher mon regard de cette peau brunie par le soleil, de cette force brute qui émane de tout son corps quand il pousse un cri et dépose la charette à un endroit sec. Quelle force de la nature !
Lorsqu'il se redresse, la vision de la statue du colosse de Rhodes s'impose à mon esprit. Hélios, le dieu grec du soleil, il aurait pu en être le modèle. Il y a quelque chose de solaire chez lui, de ses cheveux qui tirent sur le blond à son sourire qui s'étire jusqu'à ses yeux verts pailletés d'or. Toute à ma contemplation, il me faut quelques secondes pour réaliser qu'il vient de me parler. Prise sur le fait, en flagrant délit de rêverie ! Immédiatement, je sens une chaleur bien malvenue rougir mes joues, quelle calamité d'être blonde ! Bon sang Karen secoue-toi un peu ! Doris, Doris, c'est le seul mot que j'ai entendu … Mon cerveau finit par se remettre en marche, bien sûr, il faut que je rattache Doris à la carriole. J'essaie de reprendre le fil de la conversation à la volée, un compliment, un remerciement, c'est sûrement mieux qu'un silence gêné, non ?

- Vous êtes vraiment incroyable ! Merci beaucoup ! Quelle force ! Comment pourrais-je vous remercier ? Je dois vous avouer maintenant que je ne pensais pas que vous y arriveriez … Vous me sauvez ma journée, je comptais aller peindre près du lac et pique-niquer là-bas, puisque j'ai ma journée de libre …

Rufus, puisque c'est ainsi qu'il se nomme, doit me prendre pour la dernière des imbéciles. Si j'ai du matériel de peinture ce n'est pas pour aller enfiler des perles. Mais je ne suis plus à une bourde près, n'est-ce pas ? Et puis c'est de sa faute à ce colosse à se promener torse nu, il pousse au crime ! Bref je ne sais plus où poser mes yeux si bien que je les arrime aux siens alors qu'il m'invite à déguster des brochets pêchés par ses soins dans le lac. Aie ! J'ai horreur du poisson quelqu'il soit !

- Ce serait avec plaisir Rufus, mais c'est plutôt à moi de vous offrir à dîner pour vous remercier. Ainsi qu'à Trafalgar, bien sûr ! De plus, vos brochets sont sans doute les meilleurs du monde, malheureusement je vais certainement vous décevoir je ne mange plus de poisson depuis qu'enfant, j'ai été si malade que j'ai failli y rester …  

J'espère qu'il ne se froissera pas ou qu'il ne croira pas que je ne veux pas dîner avec lui, j'en serais au contraire ravie, pour une fois que quelqu'un bouscule ma routine. Et puis soudain un éclair de lucidité traverse mon cerveau bien embrumé par la sensualité qui se dégage de mon interlocuteur :

- Attendez, je crois que j'ai une solution. Si vos brochets peuvent attendre ce soir, et si Trafalgar et vous êtes tentés par un pique-nique, vous pouvez venir avec moi au lac … Bien que vous en veniez … J'en prépare toujours trop …

Mais par pitié, remettez votre chemise …


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Message(#) Sujet: Re: The long and winding road - Pv Karen The long and winding road - Pv Karen EmptyMer 3 Avr - 10:49





A dire vrai, je n'ai pas le sentiment d'avoir accompli un exploit hors du commun en déplaçant la carriole de Karen. Cependant, puisque la mignonne semble époustouflée par la violence de mon effort, par la taille de mes biscoteaux et par le fait que ma tentative ait été couronnée de succès en un temps record, je serais vraiment le roi des idiots si je ne profitais pas un brin de la situation, et, l'air de rien, j'étire lentement ma musculature, comme si je lui avais imposé un travail de titan, afin que la belle puisse continuer à admirer le bestiau. Et lorsqu'elle m'avoue ensuite qu'elle se sent infiniment redevable, je ne la contredis pas. Je me borne à lui décocher mon sourire 17 bis, celui qui est sensé émouvoir tout ce qui porte jupons, et je patiente tout en la dévisageant aimablement, afin de savoir si elle a une idée en tête. Non pas que je l'imagine déjà dans mon plumard, mais se sentir apprécié par une aussi charmante donzelle est diablement agréable, quelles qu'en soient les circonstances. Bien des hommes ne connaissent pas ce sentiment, et ne le connaîtront jamais, mais peu d'entre eux sont bâtis comme moi, et ceci explique cela, n'est-ce pas ? Modestie mise à part, bien entendu.

La mignonne s'est remise à parler, après quelques instants d'une hésitation que je pourrais qualifier d'étrange mais que j'impute finalement à l'admiration que semble lui susciter la plastique de son sauveur, c'est-à-dire moi-même. Et que déclare la délicieuse enfant ? Allergique au poisson depuis sa tendre enfance, elle décline à regret mon invitation et ne me suivra pas au ranch pour y faire un sort à mes brochets en papillotes, mais, en échange, elle me propose de rebrousser chemin jusqu'au lac afin que Trafalgar et moi puissions partager son pique-nique. L'idée, bien évidemment, me plaît beaucoup. J'adore les rives du lac, j'adore l'odeur qu'exhale son panier-repas, j'adore glandouiller au soleil, et, ce qui ne gâte rien, Karen est absolument ravissante, si bien que je suis persuadé que nous allons nous amuser, rire et prendre du bon temps. Et peut-être même davantage, si affinité ? Sait-on jamais ?

– Voilà une offre qui me réjouit vraiment, Karen. J'accepte volontiers, bien entendu, mais je vais quand-même demander à mon vieux compère ce qu'il en pense !

Je me tourne vers Trafalgar, à-demi assoupi sous la carriole, dans l'ombre des essieux, et prononce la phrase rituelle, celle qui marche à tous les coups, qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente ! :

– Eh bien mon gros, tu n'as pas faim ? On va manger, t'as pas compris ? Man-ger-au-lac ! ... répété-je en articulant soigneusement les quatre syllabes, ce qui me semble indispensable compte tenu de l'énorme flemme qui paraît envahir mon loustic. Message reçu, le voilà qui se dresse sur son séant, dodelinant un brin, encore endormi, secoue un instant la trombine en me regardant avec ses gros yeux ravis, puis vient se frotter à mes grandes guibolles en agitant la queue avec un bel enthousiasme. Après cette démonstration d'affection, et du fait qu'il est le clébard le plus gourmand et le plus intelligent de Bloomington, il saute dans ma charrette afin de s'assurer qu'il sera bien du voyage, puis il s'allonge sans plus tarder sur ma chemise, déjà toute chiffonnée, car le bougre apprécie aussi son petit confort, voyez-vous ?

– Eh bien, Karen, je pense que Trafalgar est aussi impatient que moi de reprendre la direction du lac. Il est inutile de nous coltiner les deux carrioles à travers ces sentiers tortueux et étriqués, non ? Prenons uniquement la mienne, puisque sa majesté le chien y est déjà installée. Dissimulons la vôtre dans les buissons, récupérons vos bagages et attelons Doris avec Lord Nelson, mon cheval ! Si vous êtes d'accord avec ma suggestion, bien entendu ?




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Karen Pearl Wallace
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Message(#) Sujet: Re: The long and winding road - Pv Karen The long and winding road - Pv Karen EmptySam 13 Avr - 19:11

A Long and Winding Road

Rufus & Karen


Et bien voilà une journée qui s'annonce bien différente que celle que j'imaginais en partant de chez moi ce matin. Rufus a accepté sans hésiter de partager mon pique-nique au bord du lac. Et lorsqu'il demande à son chien s'il est d'accord, Trafalgar saute de la charrette et vient se frotter aux jambes de son maître remuant la queue joyeusement, manifestant ainsi adhésion. Je ris doucement le voyant faire, avec une certaine envie. Il faudrait être aveugle pour ne pas remarquer que la complicité qui unit ces deux-là est indéniable, et c'est adorable à observer.

- Qu'il est drôle ! Il vous comprend et vous obéit merveilleusement bien. Je vous envie un peu d'avoir un ami tel que lui !

Je suis des yeux Trafalgar alors qu'il grimpe dans la carriole de son maître, il se couche dans un soupir de satisfaction sur un chiffon coloré qui ressemble à une chemise. Tant pis pour moi ! Je vais devoir regarder et admirer ce torse musclé et doré par le soleil d'été. Quel calvaire n'est-ce pas ? Mais je ne vais surtout pas m'en priver, Rufus est vraiment un très bel homme, et je dois reconnaître que bien peu, pour ne pas dire aucun, membres de la gent masculine de Bloomington n'a jusqu'à présent attiré mon attention. J'essaie de résister à l'envie de le dévorer du regard, mais c'est bien difficile alors qu'il m'adresse la parole, du coup je fixe mon regard dans ses yeux noisette, écoutant attentivement sa proposition.

- Doris ne fera pas de problèmes, c'est une brave fille. Vous croyez que ma carriole sera en sécurité derrière ses buissons ? Je sais bien qu'elle est invisible du sentier, mais je n'ai pas l'habitude de la laisser sans surveillance, au milieu de nulle part ... Ce sentier n'est pas très passant de toute façon ... Vous avez raison, ne perdons pas plus de temps, cette belle journée mérite qu'on en profite, non ?

Chevalet, panier et besace sont très vite déménagés et rejoignent le brave Trafalgar qui ronfle allègrement, roulé en boule sur la chemise de Rufus. Doris se laisse docilement atteler à côté de Lord Nelson, si bien que je grimpe à mon tour dans la charette à côté du colosse qui tient déjà les rênes des deux chevaux. Je reste silencieuse un moment, le sol est encore jonché d'embûches, je ne veux pas déconcentrer mon voisin. J'aperçois déjà le lac, et j'ai hâte d'y être. J'ai faim et je suis curieuse de voir le tour que va prendre cette rencontre. Cet homme a sûrement plein d'anecdotes sur la vie à Bloomington, sur ses voyages de marchand ambulant, et sur ce surnom de " The Hammer" qu'il juge utile d'ajouter à son nom lorsqu'il se présente. Si c'est pour impressionner, il suffit de le regarder pour l'être, et dans une bagarre, je suppose que peu d'adversaires font le poids face à cette montagne de muscles. Mais je me réserve ces sujets de conversations pour le repas, pour l'instant il va falloir trouver l'endroit idéal pour déjeuner :

- En général, je vais près du ponton, et j'installe mon chevalet sur la grève, mais je vous laisse décider où nous allons nous installer pour pique-niquer. Vous connaissez certainement l'endroit bien mieux que moi, si j'en juge par ces poissons qui se tortillent désespérément dans ce seau. Ne croyez-vous pas qu'il serait plus charitable de les relâcher puisque vous ne les mangerez pas ce midi ?  




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Rufus Vermillion
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Message(#) Sujet: Re: The long and winding road - Pv Karen The long and winding road - Pv Karen EmptyLun 15 Avr - 15:29





J'suis pas véritablement à l'aise face à cette jolie poulette. Car c'est pas n'importe qui cette donzelle, c'est quand-même une enseignante, et aussi une artiste ! Deux particularités, deux occupations révélatrices d'un niveau intellectuel que j'n'atteindrai jamais ! Car moi, qui suis-je ? Un péquenaud qui parcourt le monde pour y vendre des bricoles sans grand intérêt ! Rien de plus ! J'ai nettement plus de biceps que de méninges ! A la boutique ce sont mes vieux qui font les comptes, et c'est préférable, car les chiffres et moi on n'est pas très copains ! Mes additions donnent parfois des résultats surprenants ! La gestion des stocks, c'est pas pour ma pomme, sinon on courrait tout droit à la catastrophe ! Bref, je pense que ma démonstration de force m'a rendu sympathique, voire même intéressant, aux yeux – ravissants – de Karen, mais, contrairement à mes habitudes, je n'jaspine pas à tort et à travers, j'préfère voir d'où vient le vent avant de trop en dire. Car si j'suis pas très instruit, j'suis quand même pas le roi des couillons, qu'on se le dise ! J'suis même plutôt rusé et un tantinet magouilleur, d'après le qu'en-dira-t-on.

Je parle peu, donc, mais cela ne m'empêche pas de rassurer Karen. J'lui confirme qu'il y a très peu de circulation dans ce sentier que personne n'entretient plus depuis des lustres et que sa carriole y est en sécurité. Et comme je cogite beaucoup, j'me dis tout au fond d'ma caboche que si quelqu'un lui barbotait son véhicule j'aurais vraiment l'air d'une andouille, mais que je le retrouverais certainement car la ville n'est pas bien grande, et qu'après ça elle me serait encore plus reconnaissante qu'elle ne l'est déjà, ce qui serait plutôt plaisant, non ?

Cela me plairait bien d'en apprendre plus à son sujet, et puisque j'l'ai là, sous la main, j'entreprends de l'interroger un brin, en douce. Avec ce tact et cette sagacité qui me caractérisent – mais non, j'déconne –. Et j'rebondis sur l'une de ses remarques avec la célérité du gazier super pressé qui a peur de louper son train :
– En effet, Karen, Trafalgar est un ami, il est même comme un membre de ma famille, toujours prêt à partager mes joies et mes peines. On s'complète parfaitement, même s'il a sa propre personnalité, il est parfois têtu comme une mule et dans ces moments-là j'peux plus rien en tirer, mais je le lui pardonne volontiers. Mais dis-moi ? On peut se tutoyer, non ? Comment es-tu arrivée à Bloomington ? C'est à cause de ton boulot ? Et ... euh ... tu vis seule ?  

De vous à moi, c'est surtout la réponse à cette dernière question qui m'importe, les précédentes n'étant en fait que d'la rhétorique. Car elle est bougrement charmante, la p'tite Karen. Et puisqu'elle m'a invité à partager son casse-croûte, c'est qu'elle m'apprécie, non ? Ou bien irais-je trop vite en besogne ? J'sais pas, il me semble pourtant qu'elle me reluque autant que j'la reluque aussi. D'ailleurs nos regards se croisent durant que nous papotons et ne se fuient pas. C'est amusant, cette espèce de double dialogue, l'un est léger, affable et amical, et l'autre est silencieux mais plus profond, plus subtil. Ou bien c'est mon imagination qui me joue des tours et j'me mets l'doigt dans l’œil jusqu'au fond de la gorge. Qui sait ?

C'est fou comme le temps passe vite en agréable compagnie, et nous voici déjà sur les berges du lac. A proximité du vieil embarcadère où la mignonne, m'avoue t-elle, plante régulièrement son chevalet. Ma barque somnole dans l'herbe drue, à deux pas de là.
– On sera très bien sur le ponton, puisque tu y as tes habitudes, Karen ! D'autant plus que le rivage me semble un brin détrempé. Oups ! C'est pas vrai ! ... m’exclamai-je joyeusement en constatant que Trafalgar s'est élancé dans les eaux calmes avec la fougue d'un cheval au galop et qu'il y barbote déjà, aussi à l'aise qu'un dauphin sillonnant les mers. Je n'oserais te proposer de faire pareil, Karen, mais si ça te tente nous pourrions faire un tour en barque tout à l'heure. Mais avant toute chose déposons donc tout ton petit matériel sur les planches et détachons nos montures. Lord Nelson ne s'éloignera pas, et je suppose que ta Doris restera sagement près de nous. On fait comme ça ?

Quant aux trois brochets bien dodus pêchés précédemment, même si ça me fend le cœur, je les rejette dans le lac tout en adressant un sourire un peu forcé à ma jolie comparse, à laquelle je ne désire nullement déplaire.
– Ces monstres te doivent la vie, Karen, mais j'suis sûr que nous allons nous régaler et que je ne les regretterai pas ! Sinon, gare à toi ! ... ajoutai-je en lui adressant une mimique amusée.




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Message(#) Sujet: Re: The long and winding road - Pv Karen The long and winding road - Pv Karen EmptySam 27 Avr - 10:34

A Long and Winding Road

Rufus & Karen


Nous arrivons tranquillement au ponton, mon endroit favori, et apparemment Rufus le connaît aussi. Étonnant que nous ne nous soyons jamais rencontrés ... Je suis plutôt sauvage d'ordinaire, mais ce Rufus a quelque chose de particulier qui m'encourage à lui faire confiance, peut-être ce sourire dévastateur qu'il m'adresse entre deux questions, ou sa gentillesse, ou même ce torse parfait  que je ne peux m'empêcher de détailler discrètement, je ne sais pas,  mais j'ai bien l'intention de comprendre en passant quelques heures avec lui.
C'est bien la première fois qu'un homme de Bloomington me donne envie de m'intéresser à lui. Je réponds à ses questions bien volontiers, essayant de deviner si ce n'est que par curiosité, ou bien par réél intérêt. C'est drôle lorsque nos regards se croisent, je sens bien qu'il me jauge, tout comme moi je le sonde, alors que nous discutons. Le plus naturellement du monde, j'adopte le tutoiement pour lui répondre d'un ton léger :

- Tu es bien curieux, Rufus ! J'ai débarqué à Bloomington il y a déjà deux ans. Je me suis installée dans la petite maison qui a été mise à ma disposition à la sortie de la ville.  

J'élude sciemment que je vis seule, juste histoire de garder un peu de mystère pour l'instant et poursuis :

- Je m'aventure rarement sur les berges, je reste une fille de la ville, tu as bien vu j'ai réussi à enliser ma carriole, là où n'importe qui serait passé sans problème.  

La carriole n'est même pas à l'arrêt, que Trafalgar saute dans l'herbe et galope vers le lac. Il s'élance dans l'onde aussi à l'aise que les brochets qui ne tarderont pas à le rejoindre.

- Qu'il est drôle ! Oh non il fait bien trop frais pour se baigner, ce sera pour une autre fois peut-être. Mais je serais ravie de faire un tour sur le lac, il y a une barque pas loin dans les hautes herbes, tu crois que nous pourrions l'emprunter ? À moins que tu en connaisses le propriétaire ? Mais avant si nous mangions, je meurs de faim !

Je l'observe alors qu'il rejette ses poissons dans le lac, admirant encore sa musculature qui roule sous sa peau. Je n'ai jamais peint de modèle humain, mais avec un tel corps sous les yeux, je m'y risquerais bien. Et c'est l'artiste du dimanche qui parle, pas la femme, qu'allez-vous donc penser ! J'attrape le panier et installe la nappe sur le ponton.

- Bien sûr que tu vas te régaler, et que tu oublieras tes brochets, lorsque tu auras goûté mes sandwiches et ma tarte. Allez viens t'asseoir !

Je déballe soigneusement les casse-croûtes de pain frais gonflé de salade et de poulet rôti que je dépose dans une assiette. J'en salive d'avance, lorsque leurs effluves viennent chatouiller mes narines. Je n'avais pas prévu une seconde assiette, mais ce pique nique improvisé n'en a pas besoin, et je doute fort que Rufus en soit gêné. Je lui tends l'un des sandwiches et nos doigts se frôlent alors qu'il le saisit, déclenchant une drôle de sensation, comme une salve de frissons qui caracole le long de mon bras. Étonnée je lève les yeux vers Rufus, et croise ses iris mordorés, a-t-il ressenti la même chose ? Et puis qu'est-ce que c'était au juste ? De l'électricité statique ? Ou juste l'expression de cette attirance que je ressens envers lui ? Trop de questions sans réponse ...
Je baisse les yeux et mords dans mon déjeuner, tentant de me concentrer sur la nourriture :

- Qu'en penses-tu ? Et Trafalgar, il ne vient pas ? Il avait pourtant l'air de mourir de faim tout à l'heure ! À mon tour de poser des questions. Tu dis que tu es marchand ambulant, qu'est-ce que tu vends au juste, et jusqu'où es-tu déjà allé ?


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Message(#) Sujet: Re: The long and winding road - Pv Karen The long and winding road - Pv Karen EmptyLun 29 Avr - 15:19






La mignonne et moi nous nous installons sur le ponton alors que Trafalgar entame un rush étourdissant dans les eaux peu profondes, à la poursuite, soit de son ombre, soit d'un fétu de paille voguant vaille que vaille au travers des rides du lac. Il est drôle, le bougre, et Karen s'extasie et s'attendrit en observant ses cabrioles. Moi, j'me suis assis face à elle, et c'est de son visage que je m'extasie. Le panorama a beau être somptueux, ce qu'il y a de plus captivant ici ce sont ses yeux, couleur d'océan tranquille, sa blondeur d'ange gracile, et, surtout, ce sourire indéfinissable qu'elle m'adresse lorsqu'elle m'observe. J'aimerais déchiffrer les mystères qu'il renferme mais fichtre, la tâche est ardue. Signifie t-il simplement qu'elle se sent bien, là, sous ce généreux soleil, ou bien puis-je y déceler un message plus personnel, plus suggestif ? Ou bien est-elle tout bonnement polie avec un brave zig qui l'a dépannée en jouant du biceps ? Elle n'a répondu qu'à moitié à mes questions relatives à sa vie à Bloomington, que dois-je en déduire ? Que ça ne me regarde pas ou bien que je mets la charrue avant les bœufs ? Au secours ! Si quelqu'un pouvait un beau jour me traduire le langage corporel des donzelles, je lui ferais construire une statue géante en plein centre de la ville, avec cette mention, gravée sous ses arpions : « Sans le savoir, j'ai fait progresser l'homme bien plus que la science et l'enseignement ! »

J'suis cependant ravi qu'elle ait accepté une balade en barquette et j’échafaude aussitôt mille plans diaboliques. Peut-être pourrai-je l'entourer de mes bras pour lui apprendre à ramer ? Ou pour la protéger d'un remous soudain qui lui flanquerait la frousse ? Ou pour lui permettre de se laisser mollement bercer jusqu'au centre du lac ? Ou bien ferai-je chavirer l'embarcation et ferai-je en sorte de lui sauver la vie, même si, de vous à moi, il n'y a aucun danger ? Bref, je laisse courir mon imagination, toujours aussi fertile, mais c'est tout moi, ça, d'inventer des scénarios insensés. A mon âge on ne se refait plus. C'est p't'être une façon de peinturlurer de couleurs vives une existence un peu terne ? Mais bon, j'ai quand même hâte d'y poser les fesses avec cette exquise poulette, dans ce canoë.

– Ah ? Je ne te l'avais pas dit ? J'ai dû oublier. Elle est à moi cette barque ! Mais tu peux bien entendu en disposer lorsque tu viens t'installer ici. C'est toujours là que je l'abandonne ...

Ne suis-je pas charmant ? Un véritable séducteur, ce Rufus ! Mais voici venir l'heure solennelle, l'heure grandiose, celle du premier repas en tête-à-tête. A force de reluquer Karen de bas en haut et de haut en bas, et de fabuler, de laisser vagabonder quelque peu mon esprit, j'avais presque oublié que j'étais sur le point de trépasser tellement ma faim s'avère gigantesque. La mignonne me promet que je n'aurai pas à regretter ma grillade de brochets, et j'suis prêt à la croire aveuglément, et même à tout lui pardonner si ce n'était pas aussi bon qu'espéré. Ce n'est pas le cas, le poulet rôti est délicieusement fondant et les sandwiches  aussi tendres que des brownies trempés dans du café brûlant. Nos mains s'effleurent, lorsque la blondinette me tend celui qui m'est destiné, et j'me sens tout chose, tout ému, comme un morveux qui voit pour la première fois la mer et les bateaux. J'n'ai pas d'yeux dans le dos, mais j'suis sûr que mes poils s'y mettent au garde-à-vous, fièrement et en rangs serrés. Je mords à belles dents dans la mie et sourit jusqu'aux oreilles ...

– C'est vraiment très bon, Karen ! Tu es un parfait cordon bleu ! Tu avais raison, c'est bien meilleur que ma poiscaille ! Tu m'as convaincu, et j'espère que tu m'inviteras encore souvent. D'ailleurs j'me mets dorénavant à la volaille, et ainsi les poissons du lac pourront prospérer en paix ! Et ne t'inquiète pas pour Trafalgar, il a sans doute débusqué un ragondin mais il arrivera au grand galop dès qu'il aura humé ton fabuleux poulet !

J'sais pas si c'est très drôle, mais moi j'éclate de rire à en pleurer toutes les larmes de mon corps. Je ne cesse que lorsque ma charmante interlocutrice me questionne à son tour.

– Ce que je vends ? Un peu de tout ! Le nécessaire et le superflu. Du matériel de cuisine, du tissu, du nécessaire de toilette, des onguents, et même parfois quelques armes. J'oublie volontairement l'alcool, car c'est très mal vu, voire même interdit, et je ne tiens pas à passer pour un filou aux yeux de la belle. J'pense que j'ai traversé le pays dans tous les sens. J'ai même été quelques fois jusqu'à la réserve indienne et j'y ai ...

Oups, je m'interromps tout-à-coup, car, comme prévu, Trafalgar, trempé jusqu'aux os, surgit d'on ne sait où et nous éclabousse copieusement en se trémoussant comme un beau diable ! Et je suis à nouveau pris d'un gigantesque fou rire, sans penser un seul instant que Karen pourrait trouver cette douche froide peu attrayante ...



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