Méprise [DIANE]

Parcourir l’Etat à la recherche de criminels n’était pas une activité des plus reposantes. Et au final, Ashton avait réussi à perdre bêtement du temps à force de rencontres qui l’avaient dévié de son but initial. Toutefois, il veillait à ne pas le perdre de vue son objectif. C’était devenu sa raison de vivre et il préférait ne pas penser à « après », quand tout serait fini. Après tout, il ne savait pas de quoi demain serait fait et il savait aussi qu’il risquait d’y laisser sa peau. Mais c’était son choix et la vie qu’il avait choisi désormais. Jongler entre ses deux « lui » n’aidait pas vraiment mais, aussi éloigné de Bloomington était-il, il essayait de rester dans le personnage autant que possible. Seulement, jouer quelqu’un qu’on n’était pas était des plus fatigants. Et une pause faisait le plus grand bien.

Alors qu’il déambulait dans le quartier français, sa monture étant restée aux écuries, il s’arrêta devant un cabaret. D’ordinaire, il se rendait plutôt dans les saloons mais il préféra changer pour une fois. Un peu de divertissement ne pourrait pas lui faire de mal et il se sentait seul. Il poussa donc les portes de l’établissement et jeta un œil à l’intérieur avant de finir par se diriger vers une table libre. De la compagnie oui, mais pas trop tout de même. S’il était quelqu’un qui savait se montrer chaleureux et amical, il ne l’était clairement pas au premier abord. La mort de son jumeau n’avait rien arrangé et il estimait qu’avoir l’air renfrogné éviterait l’approche de beaucoup de gêneurs. Et cela fonctionnait la plupart du temps.

Il réclama un verre et un peu de nourriture avant d’observer le spectacle qui se déroulait sans vraiment y prêter attention. Les mouvements des gens sur scène étaient hypnotisants et il les observait d’un œil absent. Parfois, il se demandait quand tout ceci finirait. Mais abandonner n’était pas une option. Il ne pouvait pas baisser les bras. S’il ne le faisait pas pour son frère, il le ferait au moins pour sa femme et leur fille qui ne méritaient aucunement de mourir. La vengeance était mal vue dans la bible. Mais peu lui importait, il n’avait jamais vraiment aimé ce bouquin. Dieu n’était plus, s’il avait jamais été. Ou en tout cas il n’était pas miséricordieux et laissait les hommes agir n’importe comment. Le gouverneur pouvait bien essayer de redresser le pays, c’était peine perdue.

Histoire de ne pas trop se faire remarquer, Ashton attrapa son chapeau et le posa sur la table en attendant son repas, remuant un peu ses cheveux. Finalement, peut-être resterait-il plus longtemps qu’il ne le pensait ici. Même si sa traque était urgente pour ne pas perdre les pistes encore chaudes, il avait grand besoin d’une pause.

@Diane Barnes

Méprise

@Ash Powells & Diane

Cela faisait dix ans que j'avais assisté, impuissante, à l'assassinat de mon époux. J'avais fuit à contrecoeur parce qu'il me l'avait demandé, mais en partant j'avais pu apercevoir la bande qui s'en était prit à lui et je m'étais promis de me venger un jour ou l'autre. Malgré toutes mes suppliques, on ne m'avait pas cru et on avait attribué le meurtre de mon époux à une bande d'indiens. Je n'avais que des souvenirs vagues d'un visage, mais j'avais mené ma petite enquête et j'étais remontée, petit-à-petit, à un nom. Ashton Powells, on racontait qu'il traînait dans les parages à cette époque, on racontait toutes sortes de choses à son propos et j'étais prête à suivre cette piste, pensant qu'il pourrait m'apporter des réponses. J'avais laissé tomber la piste quelques mois plus tard, j'avais été incapable de le trouver et puis j'avais trouvé un travail et il fallait que je gagne ma vie pour assurer une vie meilleure à ma fille.

Je travaillais toujours au cabaret et aujourd'hui, j'avais passé la journée à vérifier le mobilier. Je savais que quelques chaises avaient été cassées et il fallait que j'en commande d'autres à l'artisan, mais il fallait que je sois sûre du nombre de chaises qu'il fallait remplacer et surtout s'il n'y avait que cela. J'avais inspecté le bar, les boissons et les verres puis je m'étais attelé à un peu de ménage. Les chrétiens se massaient devant le cabaret et j'entendais leurs plaintes gronder. Les filles étaient venues me donner un coup de main et une fois terminé, je les avais poussés à répéter. J'aimais bien les regarder danser, me disant que j'aurais aimé être à leur place. Elles m'invitaient à monter sur la scène et me montraient des pas, je me mettais à rire et je retournais derrière le bar. Six heures sonnaient et les musiciens s'étaient installés, ils commençaient à jouer pour accueillir les premiers clients de la soirée. Je montais dans ma chambre et changé de tenue. J'enfilais une robe écru avec un corset noir en dentelle, des gants en velours et des bracelets en or. Je descendais pour faire mon travail d'hôte.

J'observais la pièce lorsque mon regard s'était posé sur un homme. Il avait des cheveux mi-longs, grisonnants et un chapeau de couleur marron. J'avais l'impression d'avoir déjà vu son visage quelque part. Cela me frappa d'un coup. C'était l'un des hommes que j'avais vu pendant l'attaque de la ferme. C'est ce que je croyais tout du moins. Il s'était installé en retrait, c'était une aubaine pour moi. Je tremblais, mais j'attrapais mon petit pistolet que je cachais sous ma robe. Je m'approchais de lui, tentant d'être le plus discrète possible et je pointais l'arme contre sa tête.
- Je savais que je finirais par vous retrouver. » Je sentais ma main trembler et je posais l'autre par-dessus pour tenter de calmer les tremblements. Je sentais les larmes me monter aux yeux, je sentais la rage me monter à la gorge. Allais-je, enfin, obtenir vengeance ? Il fallait que je l'oblige à me suivre derrière, je ne pouvais pas faire cela dans le cabaret. « Vous allez faire ce que je vous dis. Vous allez vous lever et vous diriger vers cette porte. » Je lui montrais la porte qui donnait à la dépendance et pressait l'arme contre ses côtes.

(c) DΛNDELION

Enfin le repas était arrivé. Ashton s’était emparé de la fourchette et mangeait avec appétit tout en observant d’un œil absent le spectacle du cabaret. Au moins ici personne ne venait l’importuner comme dans la plupart des saloons. Tout ce qu’il voulait était un peu de paix. En posant les yeux sur son verre, il trouva cela bien triste de ne pas y voir d’alcool. Ces lois étaient à ses yeux d’une stupidité sans nom. Il était d’ailleurs surpris qu’il n’y ait pas eu d’émeute suite à ce genre d’interdictions. A croire que les gens de New Haven étaient mieux éduqués qu’ailleurs, même s’il en doutait franchement.

Alors qu’il s’emparait de son verre d’eau, il sentit une pression contre l’arrière de son crâne. Malgré ses cheveux, il sentit la morsure froide du métal. Aucun doute, on était en train de le menacer à l’aide d’une arme. Seuls quelques mots accompagnèrent cette menace silencieuse. Ashton fronça les sourcils. Le retrouver ? C’était donc quelqu’un qu’il connaissait. Pourtant, cette voix lui semblait inconnue. Mais qui pouvait vouloir sa peau ? Une veuve dont il aurait tué le mari hors la loi ou par erreur ? Après tout, il n’avait pas tant de sang sur les mains que cela. A moins qu’il avait volé quelqu’un qui l’avait ensuite retrouvé ? Il disposait de trop peu d’informations pour oser répondre quoi que ce soit. Il n’était pas du genre à tergiverser alors qu’il y avait trop d’inconnues.

Le métal contre sa tête bougeait légèrement, signe que la personne qui tenait l’arme tremblait probablement. La femme qui se tenait derrière lui, à l’identité encore inconnue avait la voix tremblante. Ce n’était pas une chasseuse de primes, il en aurait mis sa main à couper. Tout ça était clairement une affaire personnelle et pourtant, il se demandai bien ce qu’elle pouvait lui reprocher. Désormais elle voulait qu’il se lève et la suive ailleurs. S’isoler ? Ce n’était sans doute pas pour parler mais il supposait qu’il pourrait avoir l’avantage sur elle une fois seuls. Mieux valait ne pas faire de grabuge au milieu du cabaret.

Il hésita à prendre son chapeau mais estima qu’il valait mieux obéir tout de suite pour ne pas brusquer quelqu’un qui semblait sur les nerfs. Lentement, il recula légèrement sa chaise et se leva sans se retourner vers elle. Même si l’envie de l’identifier visuellement était forte, le risque qu’elle lui tire dessus parce qu’il faisait un geste de trop était trop grand. Il se dirigea donc vers la porte qu’elle lui indiquait et l’ouvrit avant de pénétrer dans la pièce qu’elle protégeait. Une fois à l’intérieur, il se retourna lentement vers elle afin de la regarder, les mains légèrement levées. Il fronça légèrement les sourcils. Ce visage lui était parfaitement inconnu.

« Qu’ai-je fais pour mériter un tel traitement ? Je ne sais même pas qui vous êtes… »

Observateur, il était prêt à agir si elle se rapprochait de trop histoire de la désarmer. Il détestait se faire menacer ainsi sans raison. Ce n’était pas pour rien qu’il avait choisi de devenir chasseur de primes. C’était lui le chasseur et non l’inverse. Mais il était curieux de voir ce que cette femme lui voulait. Bien qu’il n’avait pas envie de lui faire du mal, il se défendrait s’il le fallait.

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@Ash Powells & Diane

À mon grand soulagement, l'homme se levait et s'exécutait. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si jamais il avait tenté de s'enfuir ou de répliquer. Je sentais le stress m'envahir et je tentais de reprendre contenance alors que nous nous dirigions vers la dépendance. Je refermais la porte derrière nous et il se tournait pour me faire face. Mon coeur s'accéléra. J'imaginais ce visage penché sur le corps de mon époux et je sentais la haine monter en moi. Il se mettait à parler.

- Qu'ai-je fait pour mériter un tel traitement ? Je ne sais même pas qui vous êtes… » Mon sang me montait à la tête à l'entente de ces mots-là.

- Oui, vous ne m'avez jamais vu quitter la propriété. » Dis-je sèchement. J'attendais ce moment avec impatience et il était là, face à moi. Il fallait que je garde mon calme, que je le retrouve en tout cas. Je devais lui dire, je savais que me débarrasser de cela me permettrait de faire enfin le deuil de mon époux et de la vie que j'avais connue à cette époque. Je me mordais les lèvres pour tenter d'arrêter les tremblements de ma main. « Mais moi je vous ai vu. » Enfin, j'avais vu un visage qui ressemblait à celui qui se trouvait face à moi et d'après les renseignements que j'avais eus, il se pourrait que ce soit lui. Je voulais que ce soit lui. Ravalant mes larmes, j'enchainais. « 16 Août 1885. Wellsburg. C'était un dimanche, un peu après l'office. Je préparais le repas pendant que mon époux s'occupait de donner à boire aux vaches dans l'enclo. Le soleil était haut dans le ciel quand je l'ai entendu crier mon nom. Je suis sortie et il m'a prise le visage dans ses mains et m'a demandé de m'enfuir avec notre fille sans poser de questions. J'ai entendu les coups de feu et je me suis exécutée, sachant pertinemment que je le laissais à une mort certaine. » C'était la première fois depuis dix ans que je racontais l'histoire et j'avais l'impression de la revivre, c'était incroyable de voir à quel point je m'en souvenais. Je m'étais approché de lui, il était plus grand que moi, mais je gardais mon pistolet braqué sur lui. Il me dépassait d'une tête et je déplaçais mon revolver sous son menton. « Vous l'avez assassiné. Si ce n'est pas vous, c'est un des membres de votre petite bande de malfrats. » Des larmes se mirent à couler sans que je ne puisse les retenir. « Vous avez réussi votre coup, personne ne m'a cru quand j'ai expliqué qu'il ne s'agissait pas d'indiens, mais bien de hors-la-lois. Le tomahawk plantée dans l'arrière du crâne de mon époux les a bien convaincus. » Non seulement j'avais perdu mon mari, mais j'étais passée pour une folle. J'en voulais à cet homme, tout mon être désirait la vengeance, je sentais mon doigt se serrer sur la gâchette, mais j'attendais qu'il le dise. Qu'il avoue que c'était bien lui et sa bande.

- Dites-le. » Je pressais un peu plus mon pistolet sur son menton. « Dites-le que vous l'avez tué. » Ma voix était montée d'un ton, je ne la reconnaissais même pas. Je faisais face à cet homme, attendant qu'il avoue avant de faire feu. J'avais besoin de cet aveu pour avancer.

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La femme qui le tenait en joue ne semblait pas à l'aise. Cela se sentait à sa voix et à ses gestes mais Ashton ne se faisait pas menaçant pour autant. Il guettait le moment opportun pour agir. Après tout, ce n'était pas la première fois qu'il se retrouvait dans une telle situation mais ce n'était généralement pas une femme qui tenait l'arme. Cette dernière évoqua une propriété mais cela n'aidait pas tellement le chasseur de primes à comprendre de quoi elle parlait. Il haussa donc un sourcil interrogateur mais n'ajouta rien, espérant que la suite viendrait d'elle-même sans qu'il ait à réclamer.

Elle évoqua enfin une date. Cela s'était déroulé il y a 10 ans. Ashton n'était même plus dans cet Etat à cette période là. La date était précise et il était bien incapable de se souvenir de ce qu'il avait fait ce jour là mais il savait que ce n'était pas lui dont elle parlait. Il la laissa néanmoins continuer son histoire sans la couper, sentant qu'elle avait besoin de mettre des mots sur tout ça. En sentant le pistolet lui chatouiller le menton, il grimaça et leva légèrement un peu plus les mains pour lui montrer qu'il n'était pas une menace. La femme se mit à pleurer et Ashton n'en profita pas pour essayer quoi que ce soit. Elle était brisée et il ne voyait pas pourquoi il lui ferait du mal, même si elle s'en prenait à lui. Il n'avait rien fait mais il comprenait son désir de vengeance, même si elle s'en prenait à la mauvaise personne. Il soupira brièvement et baissa doucement les mains.

« Je suis navré pour votre perte... mais je n'en suis aucunement responsable. Je n'étais même plus dans cet Etat à cette période. Même si je suis incapable de me souvenir précisément de ce que je faisais à ce moment là, je sais que ce n'était pas moi. Je ne tue pas sans raison. Et sûrement pas un mari. Je suis bien des choses mais pas un tueur de sang froid. »

Il l'observa d'un air désolé. Quelque part, il aurait préféré qu'elle trouve enfin le responsable mais il ne voulait pas payer pour les actes d'un autre. Il ignorait si elle allait l'écouter ou non mais il sentait qu'elle pourrait le comprendre si il lui expliquait sa propre situation.

« Ecoutez... Je n'ai aucune preuve à vous donner mais je ne suis pas cet homme. Je m'appelle Ashton Powells. J'avais un frère jumeau, Ashley... Il possédait une ferme avec sa femme et sa fille... et ils ont été assassiné sauvagement. Depuis, je traque leurs assassins... La vengeance, je sais ce que c'est. Nous partageons ce point commun. »

@Diane Barnes

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@Ash Powells & Diane

- Je suis navré pour votre perte... mais je n'en suis aucunement responsable. Je n'étais même plus dans cet État à cette période. Même si je suis incapable de me souvenir précisément de ce que je faisais à ce moment-là, je sais que ce n'était pas moi. Je ne tue pas sans raison. Et sûrement pas un mari. Je suis bien des choses, mais pas un tueur de sang froid. »

J'avais tellement attendue une opportunité comme celle-ci et elle s'était enfin présentée. Pouvoir me venger de l'assassin de mon mari, même dix ans après, restait une chose qui me rongeait. Pourtant, j'apprenais que je m'étais trompée, que l'on m'avait mal renseigné. Les mots que prononçaient cet homme était comme des coups de poignard et je les encaissais méchamment. Je rabaissais le chien afin de désarmer mon révolver et je retirais le canon de son menton. Les larmes coulaient sur mes joues, des larmes de tristesses et de honte. Cette histoire m'avait transformée et j'en prenais toute l'ampleur aujourd'hui alors que je venais de mettre en joug un homme que je croyais coupable. Sur une simple supposition, j'avais failli ôter la vie d'un homme innocent. Je ne valais pas mieux que ces chiens qui avaient assassiné mon époux.

- Ecoutez… Je n'ai aucune preuve à vous donner, mais je ne suis pas cet homme. Je m'appelle Ashton Powells. J'avais un frère jumeau, Ashley... Il possédait une ferme avec sa femme et sa fille... et ils ont été assassinés sauvagement. Depuis, je traque leurs assassins... La vengeance, je sais ce que c'est. Nous partageons ce point commun. »

Alors que je m'asseyais sur une chaise en prenant appuie sur la table, il me racontait son histoire et je m'en voulais un peu plus. Je posais le revolver sur celle-ci et je prenais ma tête dans mes mains, secouée de soubresaut tandis que les larmes coulaient de plus belle.

- Je suis tellement désolée. » avais-je dit à mi-mot. Je ne savais pas quoi dire pour exprimer à quel point je me sentais coupable, il n'y avait pas de mot pour exprimer mon désarroi. Je calmais mes pleurs et tentait, en vain, d'essuyer mes joues. « Je pensais… » Je m'interrompais parce que ce n'était pas le mot. « J'espérais tellement que ce soit vous… » Les choses auraient été beaucoup plus simple pour moi. Il m'aurait suffi de tirer et j'aurais été libérée… Quoi que, en y pensant, la vengeance n'aurait rien arrangée, elle aurait surement apaisé pendant un temps, mais la douleur serait toujours présente. « Monsieur Powells, je suis tellement désolée… » Je me sentais minable. « Je ne suis pas ce genre de personne, celles qui ne réfléchissent pas. J'étais tellement persuadée que c'était vous, on m'avait mal renseigné et je m'en veux terriblement de vous avoir pris pour quelqu'un que vous n'êtes pas… »

Je me levais et me dirigeais vers un meuble de la cuisine. Je fouillais pour en sortir une bouteille d'huile d'Olive, j'attrapais deux verres et les posais sur la table. Bien entendu, ce n'était pas de l'huile qui se trouvait à l'intérieur, il fallait bien trouver des subterfuges pour cacher l'alcool aux yeux de tous vu que celui-ci était illégale. Je remplissais les verres en silence et faisait glisser le second vers l'homme avant d'avaler le mien cul sec et me resservir. Je pouvais bien lui offrir un verre après ce qu'il s'était passé. Nous étions donc deux âmes en peine muent par le même sentiment de vengeance, mais il semblait bien plus calé que moi en traque.

- J'espère que votre recherche sera plus fructueuse que la mienne Monsieur Powells. » J'avais encore la voix chevrotante, ma gorge était nouée par ce qu'il venait de se passer. Je ne voulais pas ôter la vie d'un innocent, je n'étais pas ce genre de personne, moi qui rechignais déjà à utiliser des armes… Je ne les utilisais que pour dissuader les voleurs ou encore les chrétiens qui manifestaient devant mon établissement. Je n'avais jamais tiré sur personne à dire vrai, seulement des entrainements sur des bouteilles vides.

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Alors qu'il racontait sa version des faits à la femme qui le braquait, Ashton n'était pourtant pas certain que cela la toucherait. Une personne enragée et ivre de vengeance n'écoutait pas toujours ce que l'on pouvait lui dire, surtout si cela ne coïncidait pas avec ses propres désirs. D'ici peu, il finirait peut-être avec une balle dans le crâne, il n'en savait rien. Pourtant, quelque chose lui disait que cette femme pouvait être raisonnée. Elle l'avait entrainé à l'écart et ne lui avait pas tiré dessus pour le moment alors qu'elle aurait pu le faire sans autre forme de procès. Elle n'était pas certaine de son identité et c'était ce qui allait le sauver. Il l'espérait en tout cas. Au pire, il supposait qu'il pourrait la désarmer si besoin était. Il n'en était pas à son premier coup d'essai et sa mine patibulaire au premier abord n'aidait pas à lui donner un air innocent et agréable.

Finalement, la femme baissa son arme et Ashton se sentit soulagé de ne plus sentir la morsure froide du métal du canon de l'arme à feu. Son agresseuse se mit à pleurer, comme si toute sa rancoeur et ses désillusions éclataient d'un coup. Elle aurait pu être libérée mais elle n'était pas tombée sur la bonne personne. Ashton savait ce que c'était de se fourvoyer. Il lui expliqua brièvement qu'ils étaient dans le même bateau mais sans trop en dire. Elle n'avait pas besoin de savoir qu'il était lui-même un criminel. Mais il préférait être honnête avec elle quant à son identité réelle. Au moins il n'était pas recherché dans cet Etat, il y avait peu de risques qu'elle ait déjà entendu parler de lui.

Alors que la femme pleurait, elle s'excusa, peinant à exprimer son point de vue. Ashton resta proche d'elle et l'observa, ayant de la peine pour elle. Il savait ce que c'était que de souffrir d'une telle perte. Il la laissa terminer de s'exprimer sans la couper puis s'assit à la table sans la quitter des yeux.

« Vous avez réfléchi pourtant... sinon vous m'auriez tiré dessus sans autre forme de procès. Malgré votre colère, vous m'avez laissé une chance. Alors merci madame... ? J'ignore toujours votre nom. »

Il l'observa ramener une huile d'olive et pousser un verre dans sa direction une fois rempli. Ashton s'en empara et renifla le contenu. Définitivement, c'était une huile d'olive qui sentait bon l'alcool. Interdire ce liquide était stupide. Les gens trouvaient toujours le moyen de se fournir si besoin. Il but le verre cul sec à son tour et le reposa. Cette boisson était bien meilleure que n'importe quel autre liquide dépourvu d'alcool. Ashton se gratta légèrement la barbe, affichant une moue songeuse, un peu perdu dans ses pensées.

« Une traque peut être longue et compliquée, surtout quand il y a plusieurs personnes impliquées. Mais la détermination est aussi puissante que la foi. Je n'aurais de cesse que lorsque ma vengeance sera accomplie. » Il reposa les yeux sur elle « Des gens doués de sagesse vous diraient sûrement d'oublier ça, de vivre votre nouvelle vie. Pas moi. L'assassin de votre mari mérite justice. Vous méritez de le venger, de passer à autre chose. On a beau dire ce que l'on veut, je sais que seul le sang peut racheter ça. Ca ne soulage pas, ça ne les fait pas revenir, mais ça doit être fait. »

Il resta silencieux un instant, jouant avec les bords de son verre vide. Cette femme était désespérée et elle risquait de perdre pied à n'importe quel moment. Il lui fallait un but pour que cette vengeance ne soit pas qu'une source de tristesse.

« Racontez moi un peu plus votre histoire... Peut-être que je peux vous aider ? »

@Diane Barnes

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Je venais de braquer un homme sur une simple présomption. Je m’en voulais terriblement maintenant que je savais. Il n’était pas celui qui avait tué mon époux. Je revenais des années en arrière, je n’avais rien en ce qui concernait le meurtre de mon mari et je me sentais terriblement mal. La douleur de sa perte se réveillait et j’avais l’impression de le perdre une nouvelle fois. Je détestais ces hommes. Je ne savais pas qui ils étaient, mais je les détestais et je les maudissais tous autant qu’ils étaient. Je me confondais en excuses auprès de ce monsieur Powells. Je pleurais même face à mon échec et la honte qui me prenait. Pourtant, l’homme ne semblait pas énervé, il s’était assis en face de moi autour de la table à manger.

- Vous avez réfléchi pourtant... sinon vous m'auriez tiré dessus sans autre forme de procès. Malgré votre colère, vous m'avez laissé une chance. Alors merci madame... ? J'ignore toujours votre nom. » J’avais levé les yeux sur lui. Comment pouvait-on faire preuve d’autant de compréhension envers une personne qui venait de nous braquer ? Je m’étais levé pour récupérer une vieille bouteille d’huile d’olive qui n’en contenait pas vraiment. J’avais posé deux verres sur la table et les avais remplis. J’avalais le mien cul-sec après avoir glissé le second dans la direction d’Ashton.

- Diane Barnes. » lui avais-je donc répondu. Il m'avait livré son identité, autant en faire de même. Il attrapait son verre et le buvais aussi sec que moi. Il avait la mine songeuse, comme perdu dans ses pensées. Je l'observais et ne pouvais que constater que sa vie avait dû être bien difficile et solitaire.

- Une traque peut être longue et compliquée, surtout quand il y a plusieurs personnes impliquées. Mais la détermination est aussi puissante que la foi. Je n'aurais de cesse que lorsque ma vengeance sera accomplie. Des gens doués de sagesse vous diraient sûrement d'oublier ça, de vivre votre nouvelle vie. Pas moi. L'assassin de votre mari mérite justice. Vous méritez de le venger, de passer à autre chose. On a beau dire ce que l'on veut, je sais que seul le sang peut racheter ça. Ça ne soulage pas, ça ne les fait pas revenir, mais ça doit être fait. » Je restais silencieuse, analysant ce qu'il venait de me dire. J'étais assez d'accord avec lui. Les personnes qui connaissaient mon histoire me l'avaient répété sans cesse, mais ces mêmes personnes n'avaient jamais connu la douleur de perdre quelqu'un qui leur était cher, quelqu'un sans qui la vie n'avait plus de sens. Heureusement qu'il y avait notre fille, Mina, sans elle j'aurais très certainement mis fin à mes jours dans la semaine qui avait suivi l'assassinat de Robert. Je posais mes yeux sur ses mains, je le voyais jouer avec son verre vide et j'attrapais la bouteille pour le servir à nouveau. J'en profitais aussi. « Racontez-moi un peu plus votre histoire... Peut-être que je peux vous aider ? » Je ne savais pas par quoi commencer, mais je me lançais tout de même.

- J'étais mariée à un fermier de Wellsburg, au grand damne de mes parents, mais j'avais choisi l'amour plutôt que la richesse… On avait une ferme à la sortie de la ville, un troupeau de vache et un potager. » Je pouvais encore distinguer l'emplacement des légumes et la peinture qui s'écaillait sur la maison, je n'avais rien oublié de ce qui avait été ma vie. « Ça s'est passé vers midi, au mois d'août 85. Robert était avec le troupeau quand je l'ai entendu qui m'appelait. Il m'a rejoint à l'intérieur et m'a supplié de partir avec notre fille. » Je me voyais prendre le fusil et sortir par derrière pour récupérer les chevaux juste après avoir échangé un dernier baiser avec mon cher et tendre. « Pendant ma fuite je me suis retournée et je les ai vus. Ils étaient entre cinq et dix, tous sur des chevaux. Ils étaient affublés de chapeaux. De vrais cow-boys. J'ai chevauché jusqu'à la ville pour prévenir le shérif. » À l'époque, le shérif était un homme bedonnant, pas très futé qui aimait plus la boisson qu'autre chose. « Ils se sont rendus sur les lieux, j'étais là moi aussi… » Un silence s'installait. J'avais du mal à continuer mon récit. Ma gorge se serrait, je buvais une gorgée afin de m'aider un peu. « On l'a retrouvé avec un tomahawk enfoncé dans le crâne. Il était défiguré… J'ai eu beau leur dire que ce n'étaient pas des indiens qui avaient fait cela, ils ne m'ont jamais écouté et ont arrêté un indien de la réserve. » Je reportais mon regard sur lui et je restais silencieuse encore quelques instants. « Ils m'ont traité de folle, certains ont même insinués que j'avais une relation avec l'indien et que j'étais complice. » Je serrais le poing sur la table, m'enfonçant les ongles dans la chair. J'avais eu envie qu'ils meurent, j'avais eu envie qu'ils se fassent tous frapper par la foudre. « J'ai quitté la ville avec ma fille, ne voulant pas l'élever dans un village comme celui-ci. » La suite, il pouvait aisément la deviner. J'avais tenté de glaner des informations afin de me venger et j'avais été mal renseignée.

(c) DΛNDELION

Combien de chance y avait-il pour que la personne qui l’avait braqué ne tire pas dans la foulée ? En proie à certains tourments, les gens ne réfléchissaient plus et agissaient sans prendre le temps de vraiment réfléchir. Pourtant, cette femme avait fait preuve d’assez de sang froid pour ne pas tirer. Preuve qu’elle n’était pas forcément sûre d’elle. Peu de gens s’en seraient formalisé et auraient tiré quand même pour soulager leur conscience. Au moins cette fois, Ashton eut le droit à un nom mais celui-ci ne lui disait rien. Définitivement, il n’avait rien à voir avec tout cela.

« Enchanté Madame Barnes. Malgré les circonstances. »

Assis autour d’un verre, Ashton questionna Diane. Après tout, elle lui avait déjà donné pas mal d’informations sur ce qui la tourmentait mais il était curieux de savoir la suite. Pas une curiosité malsaine, mal placée, mais une curiosité bienveillante. Après tout, il aurait peut-être des informations pour l’aider dans sa quête de vengeance. Il resta donc silencieux, écoutant la femme qui se confiait à lui, non sans difficultés. En parler devait être un peu comme revivre la scène. Cela n’étonna pas spécialement Ashton de savoir que les autorités n’avaient pas cherché plus loin que le bout de leur nez. Il laissa d’ailleurs échapper un bref soupir agacé lorsqu’elle évoqua le problème.

« Triste histoire… Et les autorités n’ont même pas fait l’effort de vous écouter réellement. C’est pour ça que les chasseurs de primes existent après tout. Pour pouvoir agir quand les autorités se tournent les pouces… Croyez moi, j’en ai croisé des fils de chienne qui méritaient la potence et qui se baladaient pourtant en toute impunité. Enfin… »

Il prit la bouteille puis le verre de Diane, le remplit et le poussa vers elle avant de reposer la bouteille. Parler donnait soif et un peu d’alcool était le bienvenu après une telle histoire.

« Ces salopards savaient ce qu’ils faisaient. Et je doute qu’ils en étaient à leur coup d’essai. Une bande qui se fait passer pour des indiens pour cacher leurs méfaits… Ils n’ont même pas la décence d’assumer leurs actes. Mais ils ne sont pas intouchables pour autant. Qui vous a fourni vos informations ? »

Car visiblement, elles n’étaient pas bonnes. Mais si on l’avait renseignée, c’était qu’elle cherchait à retrouver les coupables, l’information n’était pas tombée du ciel. Ashton fit courir sa main sur le bord de son chapeau, songeur. Il avait déjà sa traque à lui mais la détresse de Diane le touchait. Elle avait sa fille dont elle devait s’occuper et elle ne pouvait pas parcourir le pays en quête d’une folle vengeance.

« Aimeriez vous que je cherche à les retrouver ? Je pourrais me renseigner… »

@Diane Barnes

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@Ash Powells & Diane

J'avais raconté mon histoire à cet inconnu, cet inconnu que je venais de braquer avec mon arme, que j'avais cru être l'assassin de mon époux. Moi qui n'aimais pas les armes, qui n'en avait une sur moi que pour les aux cas où et qui ne me servait d'un fusil que pour menacer en espérant que cela ferait fuir, j'avais vraiment cru que j'allais tirer et cela aurait été une première pour moi. Je m'en serais voulu en apprenant plus tard que cet homme n'était pas celui que je cherchais. Heureusement qu'il avait le sang-froid nécessaire pour affronter une femme aussi désespérée que moi en cet instant. J'avais terminé de tout lui dire et sa réaction ne fit pas long feu, je le voyais soupirer.

- Triste histoire… Et les autorités n'ont même pas fait l'effort de vous écouter réellement. C'est pour ça que les chasseurs de primes existent après tout. Pour pouvoir agir quand les autorités se tournent les pouces… Croyez-moi, j'en ai croisé des fils de chienne qui méritaient la potence et qui se baladaient pourtant en toute impunité. Enfin… » Il prenait mon verre et le remplissait à nouveau, j'appréciais le geste, j'appréciais aussi qu'il prenne le temps de m'écouter et de me servir un autre verre comme pour me donner du courage. « Ces salopards savaient ce qu'ils faisaient. Et je doute qu'ils en étaient à leur coup d'essai. Une bande qui se fait passer pour des indiens pour cacher leurs méfaits… Ils n'ont même pas la décence d'assumer leurs actes. Mais ils ne sont pas intouchables pour autant. Qui vous a fourni vos informations ? » Je prenais le verre et buvais un peu plus calmement, sentant la brûlure de l'alcool dans ma gorge, je grimaçais. Je gardais les yeux fixaient sur la table, ne voulant pas affronter le regarde de l'homme dont j'avais menacé la vie. « Aimeriez vous que je cherche à les retrouver ? Je pourrais me renseigner... »

Je levais les yeux sur lui, surprise par une telle proposition. Je bafouillais.

- O… Oui… je ne sais pas… » Cet homme devait avoir bon coeur pour me proposer ses services, surtout après ce qu'il venait de se passer. « Pour être honnête avec vous, je ne me souviens plus de qui m'avait donné votre nom. » Il faut dire que cela remontait à quelques années en arrières, un peu avant que l'ancienne tenancière du Paradis Latin ne décède et que je récupère cette tâche. Les choses s'étaient un peu tassées et j'avais fini par ne me préoccuper que de l'établissement et des filles. Surtout avec le nouveau Maire qui avait rendu la tâche plus compliquée en interdisant l'alcool. Je ne sais même pas pourquoi mon cerveau avait réagi en voyant Ash, certainement que j'avais dû le croiser avant sans que ça ne fasse le rapprochement. « Je pense vous avoir déjà bien embêter avec cette histoire sans que vous ne vous mettiez à la recherche de ces assassins. » J'étais sincère dans mes propos bien qu'une aide pour mettre tout ça derrière moi n'aurait pas été de refus. « Vous avez votre propre vengeance aussi. » Je lui souriais timidement. Il n'avait pas perdu une épouse, mais un frère et c'était tout autant douloureux que la perte d'un mari. Surtout qu'il n'y avait pas que le frère qui était mort dans son histoire, mais aussi la famille de celui-ci. « Je serai un fardeau plus qu'autre chose. Il n'y a aucune preuve qui pourraient montrer une personne plus qu'une autre. Cela fait dix ans, la ferme est restée à l'abandon, j'ai revendu toutes les bêtes. » J'avais appris à me résigner sur sa mort, même si mon désir de vengeance ne partirait jamais vraiment. Je mentais, mal, j'en avais conscience.

(c) DΛNDELION

Pardon pour le retard, j'avais pas vu que tu m'avais répondu ><

La situation avait changé du tout au tout. Quelques minutes auparavant, Ashton était braqué, menacé de mort. A présent, il écoutait son agresseur lui expliquer les raisons de son geste, essayant de la conseiller par rapport à sa propre expérience dans le domaine de la vengeance. Au moins il ne risquait plus rien, elle ne remettait pas sa parole en doute. Après tout, même menacé, Ashton savait garder son sang froid. Cela lui avait permis d’avoir la vie sauve à maintes reprises. Il aurait pu partir une fois le malentendu dissipé. Beaucoup de gens seraient sans doute partis rapidement, à raison. Cela ne donnait pas envie de rester dans l’établissement. Mais Ashton se fichait bien des conventions. A vrai dire, il était intrigué par l’histoire de cette femme qui lui rappelait un peu la sienne. La vengeance était la même pour tout le monde. Seules les circonstances changeaient. Il lui proposa naturellement son aide, ce qui ne manqua pas de la surprendre.

« Ca n’a pas d’importance, je ne suis pas rancunier pour ça. Mais en tant que chasseur de primes, je sais où trouver des informations. Des fiables. »

Cela la rassurerait sans doute de savoir qu’il était chasseur de primes. C’était un métier comme un autre, bien que dangereux. Mais côtoyer la vermine au quotidien aidait à obtenir pas mal d’informations. Il fallait souvent les faire vérifier mais c’était mieux que de n’avoir aucune piste du tout. Finalement, Madame Barnes ne semblait pas intéressée par la proposition. Son acte désespéré prouvait pourtant le contraire. Elle n’osait sans doute pas. Elle ne voulait pas déranger et réalisait que le temps n’était déjà que trop passé. Ashton termina son verre et secoua la tête.

« Peu importe le temps. La justice mérite d’être rendue. Vous méritez d’être apaisée. » Evidemment, ne pas avoir d’indices plus précis n’aiderait pas mais il était patient « Nous sommes tous un fardeau à notre façon. Mais l’on peut également devenir de fidèles alliés. Après tout, nous avons un but commun… Pas les mêmes cibles mais c’est un détail. J’ai fait de ma vie une traque pour venger les miens. Vous n’êtes pas obligée de faire de même, c’était mon choix. Mais je peux vous y aider si vous le désirez. Votre mari n’aimerait sans doute pas vous voir ainsi tourmentée… »

Elle avait beau dire qu’elle ne voulait pas, Ashton était persuadé que tout cela lui ferait le plus grand bien. La vengeance et les remords étaient un dangereux mélange, il en savait quelque chose. A deux, ils pourraient se serrer les coudes et peut-être essayer de garder la tête hors de l’eau plus longtemps.

« Vous n’êtes pas obligée d’accepter tout de suite. Je reste à New Haven quelques temps. Si jamais vous changez d’avis… je loge dans le quartier commençant, au saloon « Evergreen ». »

@Diane Barnes